samedi 28 août 2010

La collection du Père Crespi


Pendant des décennies, des feuilles de métal recouvertes d'écrits ont été retrouvée sur divers sites archéologiques en Amérique du Sud. Jusqu'à récemment, toutes ont été considérées comme étant des «fraudes», mais lentement, les archéologues sont en train de changer leur opinion. Les anciens Américains, semble- t'il, savaient parfaitement comment travailler le métal.
Philip Coppens



Lorsque les conquistadors espagnols sont arrivés au Pérou et qu'ils ont commencé la conquête de l'empire Inca, ils ont vu de l'argent et de l'or partout. Hélas, ils ne s'intéressaient qu'à sa valeur monétaire, et non à sa valeur artistique. Ils ont donc fondu les objets pour faciliter le transport des lingots en Europe, où il n'est jamais arrivé, les navires ont été coulés par des pirates avant d'avoir atteint l'Espagne.

D'après le peu qui reste dans les musées comme le Musée de l'Or de Lima, il est clair que les Incas étaient des maîtres en métallurgie. Néanmoins, la compétence technique en métallurgie de cette civilisation reste l'un des sujets les plus controversés de l'archéologie.

Le sujet est devenu encore plus populaire et controversé quand des gens comme Erich Von Däniken ont concentré leur attention sur une collection de plaques de métal et divers objets liés qui ont été recueillies par un prêtre italien excentrique, le père Carlos Crespi, de Cuenca, en Equateur. Von Däniken a écrit sur sa visite à Crespi dans "L'Or des Dieux ", ajoutant que la collection possède certains traits communs: « Toutes les gravures de pyramide ont quatre points communs : un soleil, mais le plus souvent plusieurs soleils, représenté au-dessus de la pyramide ; des serpents volent toujours à côté ou au-dessus de la pyramide, des animaux de toutes sortes sont toujours présents." Une telle cohérence entre des objets rassemblés sur un certain nombre d'années et provenant de différentes sources, a suggéré une origine commune.

Quand Crespi a interrogé les personnes qui lui apportaient ces objets, ils lui ont dit qu'ils les avaient trouvés dans des systèmes de grottes souterraines dans la jungle. Crespi a donc fait en sorte que la collection extra- ordinaire resté intacte, en utilisant la cour de l'église Maria Auxiliadora comme musée. Hélas, de nombreux objets ont été détruits dans un incendie le 20 juillet 1962, un incendie criminel, peut-être conçu pour détruire la collection. Il reste peu de la collection Crespi, qui a été dispersée suite à la disparition du prêtre en Janvier 1980. On dit qu'il y a des efforts actifs pou rouvrir un musée avec les restes de la collection.

Aujourd'hui, la collection est souvent qualifiée de fraude. Il est vrai que Crespi a d'abord été un missionnaire, et non pas un archéologue. Quand les pauvres lui apportaient ces plaques, ainsi que d'autres objets, dont les habitants savaient qu'il les collectionnait, il les récompensait pour leurs efforts. Il connaissait plusieurs familles pauvres de la région, que la fierté empêchait de demander de l'argent - si ce n'est à titre de paiement pour quelque chose. Et par conséquent, de plus en plus de plaques de métal ont trouvé leur chemin vers le prêtre. Certains, Crespi en était sûr, était des faux - et ils étaient souvent les plus grossiers.

Mais, parmi la collection Crespi il y avait une grande quantité de métaux précieux comme l'or et l'argent. Ces objets étaient peu susceptibles d'être des faux. Surtout quand on sait que la collection a été estimée à au moins un million de dollars - beaucoup plus que ce que Crespi était en mesure de payer aux gens du pays.

Richard Wingate a visité la collection de 70.000 pièces qui avaient été regroupées dans trois chambres à la fin des années 1970 et il l'a décrit comme suit : "Des liasses de feuilles de métal finement gravées et empilées au hasard autour de l'abri. Le prêtre a expliqué qu'il avait ôté les murs intérieurs de la cave abandonnée depuis bien longtemps, dans la jungle inaccessible de l'Est. Les chasseurs d'artefacts indiens apportent ce « papier peint » en trois métaux différents : l'or, un argent non terni à la métallurgie unique et un alliage inconnu ayant l'apparence d'un aluminium brillant. Chaque centimètre carré de l'étrange feuille de métal est décoré avec des motifs complexes, certains d'entre eux représentant des cérémonies oubliées depuis longtemps et certaines d'entre elles avec humour et semblable à des caricatures. Les rouleaux ont des hauteurs qui varient, pour la plupart, de huit à douze pieds, et ils ont souvent quinze à trente pieds de long. Ces longueurs sont composées de nombreux feuillets de quatre pieds qui ont été rivetés ensembles avec art."

Pour les archéologues de salon, la collection Crespi était une fraude; à toutes les personnes qui l'ont visitée, il a fourni de nombreuses preuves qu'à un moment donné dans le passé, l'Equateur avait eu une métallurgie hautement développée. D'un intérêt particulier sont des feuilles de métal, qui contenait l'écriture - ce qui dans les années 1970 n'a été observé que dans la collection Crespi, mais qui constitue peut-être maintenant la meilleure preuve que la collection est bien originale.

Il est clair que le métal a été utilisé à Tiahuanaco. Il se présente sous la forme de petits crampons, d'environ six pouces de diamètre, qui sont faits d'un alliage à base de cuivre, avec un peu de fer. Les crampons peuvent être considérés des entailles dans les pierres et ils avaient pour but de les tenir plus fermement ensemble. Toutefois, aucune de ces crampons ne se trouvent dans les musées, certains sont dans des collections «privées» d'archéologues qui, mis au défi, sont néanmoins prêts à les produire.

Pour l'un d'entre eux le professeur Javier F. Escalante Moscoso, il est clair que le peuple de Tiahuanaco et celui de la voisine Puma Punku avaient des outils en métal et ils étaient de très habiles métallurgistes. Il écrit: «Le cuivre est le métal natif le plus couramment utilisé, mais, étant un métal mou son utilisation a été limitée d'abord à la fabrication d'objets personnels ou domestiques. Plus tard, de l'étain a été introduit pour obtenir du bronze." Certains crampons mis à jour à Tiahuanaco ont jusqu'à six pieds de long, indiquant le niveau auquel la métallurgie a été utilisée.

Malheureusement, la présence de la métallurgie chez le peuple de Tiahuanaco n'est pas un fait largement reconnu. En 2007, des métaux ont été trouvés dans un lac de boue des Andes centrales du Pérou révélant la première preuve que l'archéologie était prête à étudier et à classer comme métallurgie indigène. Comme résultat les recherches à Laguna Pirhuacocha ont révélé que la métallurgie était connue et pratiquée entre 1000 et 1200 AD, avant l'avènement de l'Empire Inca. La preuve suggère que la métallurgie semblait destinée à la production de cuivre et d'alliages de cuivre. Les résultats ont également indiqué que, lorsque les Incas ont pris le pouvoir, ils ont imposé une taxe sur les villages locaux, qui ont été contraints de passer de la production de cuivre à la production d'argent.

Mais qu'en est-il de fer ? Il a toujours été admis que le fer était abondant dans les montagnes andines, Ce n'est donc pas un manque de ressources qui aurait empêché les Inca de produire ces plaques de métal. La question a toujours été de savoir si les Incas avaient le savoir-faire, et il a été répondu positivement. En effet, l'archéologue Heather Lechtman a constaté que la métallurgie Inca était aussi raffinée que celle utilisée en Europe. La seule différence est dans le but de l'utilisation du métal.

Les Incas considéraient la métallurgie et les objets qu'elle servait à créer comme un signe de richesse, de pouvoir et d'appartenance communautaire. Plus précisément, on sait maintenant que les objets comme les plaques de métal de la collection Crespi étaient précisément ce que les Incas produisaient: ils martelaient les métaux en fine feuille, les soudaient entre elles pour obtenir une plaque de métal". La même technique a également été appliquée à d'autres métaux, comme l'or.

En effet, on a maintenant établi que les Incas étaient si raffinés dans ce processus qu'ils étaient en mesure d'appliquer ces connaissances sur la plus petite des échelles. Un buste délicat que Lechtman a analysé n'était grand que d'un pouce, mais il y avait 22 plaques d'or distinctes. Lechtman a aussi mis en évidence que l'or et l'argent lumineux étaient préférés au fer terne. Toutefois, l'or pur et l'argent étaient trop tendres pour garder la forme, de sorte que ceux-ci ont souvent été mélangées avec d'autres métaux, généralement le cuivre - une nouvelle preuve du degré de développement de la métallurgie en Amérique du Sud.

Dès 1945, un ingénieur-archéologue polonais Arthur Posnansky a fait soutenu que la fusion - le mélange de mercure liquide avec du minerai d'or ou d'argent - avait été utilisée sur le site Inca de Machu Picchu. À l'époque, ses affirmations ont été attaquées par l'establishment archéologique, qui a fait valoir que le processus avait été introduit par les conquistadors espagnols. Une fois de plus, récemment , les affirmations de Posnansky au sujet de la fusion ont été confirmés par le géologue William Brooks , qui a analysé les niveaux de mercure résiduel dans sept échantillons de feuilles d'or avant l'arrivée des Européens et a constaté que la fusion avait bien été utilisé sur tout le long de la Cordillère des Andes, des siècles avant qu'elle ne soit apportée d'Europe en Amérique, et ce même avant qu'elle n'ait été utilisée communément en Europe elle-même! Encore une fois, le Nouveau Monde semble avoir été plus avancé que l'Ancien Monde. Mais malgré les progrès archéologiques qui ont été faits par des gens comme Lechtman, le point de vue consensuel est toujours que la collection de Crespi est une fraude ...
Source : http://www.philipcoppens.com/crespi.html
Traduction Veritas

Discussion @ Forum ufologique

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